Festival des Puces – Jazz de Saint-Ouen

festival Saint-Ouen

La rencontre pour un voyage collectif

Dans les années 70, Didier Lockwood et Malik se rencontrent dans un local de répétition situé derrière la mairie de St-Ouen. Leur intérêt commun pour la mixité des genres les mène au “jazz fusion”. Accompagnés de Francis Lockwood (pianiste et frère de Didier), ils se produisent régulièrement dans un club parisien, le Golden Hat, l’un est alors contacté par Magma, groupe légendaire, et l’autre par Michel Polnareff, star nationale.

Les parcours professionnels se séparent ainsi, mais les liens restent forts. La carrière de Didier passe ensuite de Miles Davies à Billy Cobham et de John Mac Laughlin à Stéphane Grapelli, celle de Malik allant de Charles Aznavour à Liza Minelli et de Michel Berger à Henri Salvador. Un parcours culturel, du jazz planétaire pour l’un à la variété internationale pour l’autre, a tissé cette amitié indéflectible mais aussi cette volonté commune de «qualité pour tous», dans les écoles, les rues et les lieux publics ! La création par Didier Lockwood du CMDL,- école musicale de haut niveau ouverte à tous- et la production par Malik du disque caritatif de l’Abbé Pierre – dont les droits permirent d’offrir 100.000 jouets à des “Enfant sans Noël”- montrent bien que, tant que les rêves sont à portée de vue, ils sont réalisables. Grâce à un premier soutien du Maire de Saint-Ouen, Jacqueline ROUILLON, puis de Paris, la Région et le Département, le Festival Jazz Musette des Puces a vu le jour en 2005 et n’a cessé depuis de gagner en popularité.

Les deux fondateurs ont voulu en transmettre la version originelle, synonyme de fête, de partage et du métissage culturel qui fit vibrer les Puces pendant plus d’un siècle. Au delà d’une approche nostalgique, on revisite ici le swing musette, le jazz manouche et la gouaille des rues pour en saisir une actualité ardente. Les enfants de Fréhel, Jo Privat, Reinhardt, Grapelli, Piaf, Trenet… s’appellent Juliette, Sanseverino, Dutronc, Lagrène, Romane, Renaud, Beier, Benabar, Olivia Ruiz … Didier Lockwood et Malik montrent encore que la différence n’est pas une inégalité, mais un atout au carrefour éternel des toutes les virtuosités, celles de l’Art et celles de l’Ame”

La logique d’une réflexion commune

En 2004, l’idée d’un Festival musical des Puces voulait rénover cette tradition qui anima les bars et les brocantes pendant près d’un siècle. A cette époque, gitans, accordéonistes et chanteurs tenaient le pavé, de Montmartre aux anciennes «fortifs». Autour du commerce, de la chine et de la biffe, les bars et les marchés bruissaient de musique. La guerre, puis l’urbanisation finira par repousser toujours trop loin les «gens du voyage». Dans les années 70, Didier Lockwood et Malik jouèrent pour les grévistes de l’usine Chaix au coeur de cette identité sociale et culturelle forte et complice. «Des bars légendaires : Louisette, Picolo, la Chope… ont admirablement résisté et maintenu cette diversité. Mais il fallait raviver la flamme de l’extérieur, avec le soutien puissant et fédérateur de Didier» se rappelle Malik. De là est né l’idée d’un Festival auquel participent Cap St-Ouen (l’ancienne usine Chaix!), les bars et les marchés, les grands noms du jazz manouche, du swing musette, de la chanson française et de la gouaille…avec un succès évident.

Ne pas laisser l’oubli vaincre la mémoire

La création d’un festival n’est pas simple, cela est une histoire d’envie et de rencontres. La réussite d’un tel événement est l’addition d’un site, d’une histoire et de personnes qui s’y donnent corps et âme. Aux Puces de St-0uen et Paris, la musique se jouait dans les bistrots et dans les rues. L’identité culturelle et historique de ce marché mondialement connu vient des anciennes «fortifs», de la «zone», de Clignancourt à Montmartre. Deux artistes s’y sont rencontrés il y a une trentaine d’années : Didier Lockwood et Malik. Ils sont les deux parrains du Festival Jazz Musette des Puces. Leur volonté commune de ne pas laisser l’oubli vaincre la mémoire, de rendre hommage à Django Reinhardt, Jo Privat, Charles Trenet… et à tous ceux qui perpétuèrent le swing français et populaire, a fait naître leur projet. Le premier évènement, les «rencontres manouches», a eu lieu en 2004, sur la scène du Théâtre Café Picolo, avec Didier en compagnie de Thomas Dutronc, d’Aldo Frank et de Ninine GARCIA. La première édition eu lieu en 2005 avec un réel succès.

Même si ce jazz là peut être écouté religieusement, il est aussi considéré comme un symbole de liberté et de mixité des genres. Sur ce point, son lien avec le «musette» est une évidence. Au-delà du style manouche, pour en conserver et en renforcer l’esprit, le Comité d’organisation fait appel à des artistes capables de dépasser les frontières historiques pour donner tout le sens à ce Festival orienté vers le troisième millénaire. Ce Festival historique des Puces renoue ainsi la mémoire de la chanson «swing» française.